ANTIQUITÉS ET OBJETS D'ART

Le mascaron est un motif ornemental sculpté en ronde-bosse ou bas-relief appartenant aux éléments décoratifs architecturaux. Au XVIIème siècle était faite la distinction entre les masques et les mascarons, les deux ayant une fonction apotropaïque, c’est-à-dire de protection contre les mauvais esprits. Les masques étaient à figure humaine d’hommes ou de femmes, portraits ou allégories des saisons, des arts, des divinités ou encore des âges, réservés à l’embellissement de façades nobles, sur les clés de voûtes des portes et fenêtres, les entablements des immeubles ou parfois les fontaines. Les mascarons étaient des figures grotesques ou fantaisies, humaines ou animales, leur étymologie italiano-arabe signifiant bouffonnerie, leur esprit caricatural les réservait à des ouvrages de moindre importance. Dès l’Antiquité, on trouve des mascarons sur les tombeaux ou les cuirasses et jambières des guerriers, la Méduse figurant sur le bouclier d’Athéna en est le premier exemple. Par la suite, le terme devint générique, masque et mascarons confondus dans une fonction commune de décoration et d’amusement. Au Quattrocento, l’Italie développe un art du mascaron qui arrivera en France avec les guerres d’Italie, puis quand les maîtres italiens travailleront à Fontainebleau pour le Roi François Ier. A Bordeaux, au XVIème siècle, les façades présentent plus de 3000 « visages de pierres ». Outre l’architecture, ce sont tous les arts décoratifs qui font appel aux meilleurs bronziers ou orfèvres pour orner les pièces les plus précieuses de mascarons charmants ou effrayants, naturalistes ou allégoriques.

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